LES COMBATS MEURTRIERS DE 1914
SOUVENIRS DE GUERRE D’UN POILU DE 14-18
(François Portes 1889-1979)
1 - CARNET DE ROUTE
Départ le 2 août 1914 de Bernos (Gironde) pour rejoindre le régiment à Mont-de-Marsan.
2 - CAMPAGNE CONTRE L'ALLEMAGNE
Lorsque la mobilisation générale fut décrétée le 2 août 1914, le 34e
Régiment d'infanterie tenait garnison à Mont-de-Marsan (Landes).
Cultivateurs de la Chalosse,résiniers des Landes, montagnards du Pays Basque, paysans Béarnais, formaient
le fond de son recrutement.
Les 6 et 7 août 1914, le Régiment quitte Mont-de-Marsan sous le commandement
du colonel Capdepont et débarque dans la région nord-est de Toul.
Le 14 août, il est dans la région Grosrouvres-Ausonville-Hamonville.
Le 15 août a lieu le premier
contact avec l'ennemi. Une patrouille composée des éclaireurs montés du régiment,
surprend et met en fuite à Mandres-aux-Quatre-Tours, un parti de uhlans qui
s'était glissé dans cette région. Les éclaireurs Signorello et Bordes se distinguent dans cette affaire.
Mais, la neutralité belge ayant été violée, la grosse masse des armées ennemies déferle
sur le nord de la France. Le XVIIIe C. A. est retiré de la Woëvre et
affecté à la Ve Armée (général Lanrezac). Le 34e
s'embarque les 17 et 18 Août à Pagny-sur-Meuse.Il est transporté dans la région
d'Avesnes. Aussitôt débarqué, il entre en Belgique et forme l'avant-garde du XVIIIe C. A.
Le 21 il est sur la Sambre. Le 23, le 34e occupe les positions suivantes :
Départ le 6 de Mont-de-Marsan sur Bordeaux où nous sommes restés 2 heures et où
nous avons bu le café. Ensuite nous sommes repartis sur Libourne, Poitiers, Tours, Orléans, Troyes, et nous avons débarqué
le 9 à minuit. Nous avons fait 30 kilomètres à pied et nous avons cantonné à Blénod-lés-Toul (Meurthe et Moselle)
pendant 2 jours, puis nous avons été à Bulligny, Hamoville, toujours
en Meurthe-et Moselle, Troussey (Meuse), où nous sommes restés pendant 8 jours sans être attaqués.
Puis nous avons reçu l'ordre de partir en BELGIQUE. Nous avons
marché toute une nuit pour nous rendre à la gare de Pagney (Meurthe et Moselle).
Nous avons embarqué le 17 août à 7 heures du soir. Nous avons débarqué en gare de Avesne (Nord), le lendemain après midi.
Le 18 au soir nous avons cantonné à Lez-Fontaine (Nord), le 19
à Sorle-le-Château (Nord).
Le 20 nous avons passé la frontière et cantonné à Civry (Belgique).
Le 21 nous sommes allés à Beaunont, le 22 à Thuin et le dimanche 23 août, nous avons eu un grand engagement
avec les Allemands qui ont bombardé la ville de Thuin, mais il n'y a eu que le premier bataillon qui a eu du mal.
Ensuite dans la nuit nous avons été obligés de nous replier.
Nous avons reculé pendant 8 jours, nuit et jour, jusqu'au 29 sans avoir été attaqués qu'une fois à minuit
où ma compagnie, la 8ème, a pris une batterie d'artillerie et une mitrailleuse
Allemande.
Le 29 août grand combat à Ribemont (Aisne), où nous avons poussé
la charge à la baïonnette, mais nous avons été repoussés et nous avons eu de
nombreux morts et blessés.
Nous avons reculé ensuite jusqu'au 3 septembre où nous étions à une quarantaine kilomètres de Paris.
Nous avons repris l'offensive le 6 septembre au matin à Provins (Seine
et Marne). Nous avons avancé jusqu'au 8 septembre et nous avons livré un
combat depuis l'après-midi jusqu'au lendemain matin 3 ou 4 heures à Marchais (Aisne) sous une pluie
terrible et dans l'argile jusqu'au cou.
Le 10 cantonnement à Essises (Aisne) sans combat.
Le 11 cantonnement à Vaux (Aisne).
Le 13 grand combat tout l'après-midi sans pouvoir avancer. Nombreux morts et blessés à la compagnie et
dans tout le bataillon.
Le 14 la bataille a continué par les deux autres bataillons qui ont repoussé les Allemands avec de grandes pertes.
Le 15 et le 16 la bataille a continué sur place. Nous sommes restés toute la journée du 16 sous un bois où les obus nous
tombaient sur la tronche, sans avoir eu que 4 ou 5 blessés. Le soir nous nous
sommes annichés sous un buisson sans avoir croûté que des pignes depuis la
veille. Vers 10 heures il nous est arrivé un ordre qu'il fallait partir
attaquer les alboches à la baïonnette. Nous sommes partis baïonnette au canon à
travers bois et champs, à chaque instant trébuchant des cadavres de la veille,
sous une nuit très sombre.
Vers les 3 heures du lendemain matin nous avons entendu un coup de feu tiré tout près de
nous par une sentinelle. Nous avons avancé encore quelques centaines de mètres
et nous sommes tombés entre les alboches qui nous ont reçu avec les fusils et
les mitrailleuses. Nous avons voulu y aller en poussant la charge, mais il a
été inutile et nous avons dû nous coucher sur place à cause que les balles nous
accablaient. Ils nous ont canardés à peu près ¾ d'heure, tant qu'ils ont voulu. C'étaient ¾
d'heures d'angoisse terrible, ne pouvant pas broncher de place, le nez dans la terre, le sac sur la tête, entendant crier
les camarades touchés à mort à chaque instant. Une fois passé ce temps là nous
avons commencé à entendre une espèce de clairon dans les tranchées et un
tambour, puis des cris sauvages. C'étaient les croquants qui venaient à la
baïonnette. Une fois qu'ils ont été à nous, ils nous ont fait lever, à ceux qui
n'étaient pas morts et aux blessés. Ils nous ont rassemblés; ceux qui ne se
levaient pas assez vite recevaient de bons coups de pied dans le cul ou des
coups de crosse et même des coups de baïonnette. C'était atroce. Nous étions
encore 150 sur 800 environ. 120 sains et saufs et une trentaine de blessés.
C'était la pointe du jour. Nous avons transporté les blessés dans une ferme,
puis ensuite nous avons pris la direction de Laon sous une pluie terrible. Là
nous avons couché dans une caserne sans encore rien avoir mangé que des
betteraves depuis l'avant veille. Le lendemain matin nous avons touché un quart
de pain, noir comme de la suie et nous sommes repartis à pied pour Marle où il
y avait 25 kilomètres. Nous y avons couché. Le lendemain nous avons été à la
gare décharger un train de cailloux et de ferraille, pour nous embarquer dans
des wagons ouverts. Nous avons été jusqu'à Hirson (Nord) où il nous a fallu
descendre à cause que le viaduc avait sauté. Nous avons couché dans ce patelin
et le lendemain matin nous avons été reprendre le train à Anor (Nord) à 7
kilomètres de Irson sur la frontière Belge. On nous a fait manger un morceau de
pain puis on nous a enfermés 52 dans chaque wagon dans des wagons à bestiaux.
Nous sommes restés fermés 3 nuits et 2 jours sans que l'on nous ouvre, étant
obligés de nous servir des képis comme water-closets. Enfin nous avons débarqué
le 23 à midi à Erfurt (Allemagne). Nous étions bientôt tous crevés.
1914 - 1918 (extraits)
BATAILLE DE CHARLEROI
3 e Bataillon, commandant Roujou, à
cheval sur la Sambre, défend les avancées de Thuin.
2e Bataillon, commandant Communal, à l'est du
précédent, sur la croupe N.-E. de Thuin.
1erBataillon, commandant Guelhers, en réserve au S.-E. de la ville.
La bataille commence le 23 à neuf heures. L'infanterie allemande ne peut aborder les lignes
occupées par le 34 e. Mais sur notre gauche, les Allemands ont pu s'emparer du pont de Lobes et,
continuant leur avance, menacent les arrières du Régiment. Une contre-attaque à
la baïonnette menée par le Bataillon en réserve du Régiment (1er
Bataillon) et des éléments du 144e, réussit à arrêter leur progression.
Le 23 août au soir, toutes les positions occupées par le Régiment ont été maintenues, mais
dans la nuit du 23 au 24, conformément au plan général de retraite, le 34e
se retire vers le sud-ouest. C'est le commencement de la retraite de Belgique.
RETRAITE DE BELGIQUE
COMBAT DE GUISE :
Cette période fut pour le 34e
une des époques les plus pénibles de la guerre ; les troupes eurent à fournir
un effort physique considérable, sans ravitaillement, sans sommeil, sous un
soleil de feu. On marche à travers champs, les routes étant encombrées
par l'artillerie et les convois et aussi par
la population qui fuit en toute hâte l'approche de l'ennemi. Avec cela l'angoisse
de la situation dont chacun sent toute la gravité. Malgré tout, le moral est
très bon et la confiance reste entière. Le 25 août, le Régiment constitue
l'arrière-garde de la Division. Après avoir mis en fuite des groupes de
cavaliers et des détachements cyclistes qui le harcèlent, il arrive dans la
soirée dans la région Ramouzies-Sémeries-La Rouflette, où il doit passer la
nuit. Mais l'ennemi nous talonne de près, il y a contact un peu partout : à
Sémeries, une patrouille de cavalerie est dispersée, nous abandonnant une
vingtaine de chevaux. A Ramouzies la 8ecompagnie
(capitaine de Vulpillières) allant occuper ses emplacements d'avant-poste,
disperse un fort détachement allemand et capture deux mitrailleuses, un canon
et deux caissons. Au lieu de prendre un repos bien gagné, le régiment reprend aussitôt sa marche en
retraite vers le sud-ouest. Il traverse l'Oise à Herloy et se porte sur
Ribemont-sur-Oise qu'il atteint le 28 août dans l'après-midi.
Le lendemain 29 août, a lieu le combat de Guise. A 6 heures du matin, la 36e
D. 1. attaque en deux colonnes en direction générale d'Homblières, encadrée à
droite par la 38e D.I. à gauche par la 35e D. I. Le 34e
qui forme la tête la colonne de droite passe l'Oise à Sissy.
Les deux premiers objectifs : l'arbre de Sissy et la Raperie sont rapidement atteints.
L'ordre est alors donné de stopper et de s'organiser défensivement en attendant
que les réserves de la Division aient franchi l'Oise. Le 34e occupe
les emplacements suivants :
2e Bataillon : Croupe N.-O. de la Raperie.
3e Bataillon : En échelon en arrière et à gauche.
1eBataillon : A l'embranchement du chemin La Raperie-Cote 116.
La colonne de gauche et 1 bataillon du 18e après avoir enlevé la ferme Lorival, vient s'aligner sur le 34e
A 13 heures, le 1er Bataillon qui a été porté derrière les bois au Nord de la Côte 129, reçoit
l'ordre d'attaquer la ferme Cambrie, en prolongeant vers la droite l'attaque du
49e Le 2e Bataillon prolongera à droite l'attaque du 1e
Bataillon, en liaison avec un régiment de tirailleurs.
Le 3e Bataillon suivra en réserve, derrière le 2e.
La progression est d'abord rapide. La fatigue des jours précédents est
oubliée ; malgré les balles qui sifflent nombreuses on avance toujours, mais la
résistance ennemie devient de plus en plus tenace; la violence du feu augmente,
la charge sonne, les premier et deuxième Bataillons s'élancent à la baïonnette;
les avancées de la ligne allemande sont submergées.
Les nombreuses mitrailleuses dissimulées dans des boqueteaux se dévoilent à ce
moment. La progression se ralentit puis s'arrête, malgré l'intervention des
compagnies du Bataillon en réserve. On s'organise sur place sous une pluie de
balles. A la tombée de la nuit, le Régiment rompt le combat et passe sur la
rive gauche de l'Oise protégé par des éléments d'arrière-garde. L'affaire est
terminée, elle a été chaude et les pertes sensibles, mais le Régiment s'en est
tiré à son honneur. A citer la conduite des capitaines Morin, Lartigue, Lhoste et Joanne (ce dernier
tué pendant l'assaut), qui ont superbement chargé à la tête de leur compagnie.
Le sergent-major Leyries qui transporte sur son dos et sous le feu, son
capitaine grièvement blessé. Le capitaine de. Vulpillières, qui, au moment où la progression est arrêtée,
parcourt sans cesse debout et au pas, au milieu d'une grêle de balles, sa ligne
de tirailleurs pour encourager ses hommes.L'adjudant-chef Loustau qui fait superbement tête à l'ennemi avec son peloton et permet le
passage de l'Oise parle Régiment L'adjudant-chef a été décoré pour ce fait, de la Médaille Militaire.
Le mouvement de retraite vers le Sud est, repris le 30 août. La marche est rapide,
sans arrêt, car l'ennemi avance à marches forcées.
Le Régiment passe l'Aisne à Vailly; la Vesle à Courcelles; la Marne à Jaulgonne. Des détachements
ennemis qui ont passé la Marne Château Thierry essaient de gêner la marche de
la Division ; le 3e Bataillon du 34eleur est opposé et réussit à les contenir.
Le 4 Septembre, le Régiment continue sa retraite vers le Sud, passe à
Marchais-en-Brie, traverse le Grand Morin et arrive le 5 dans la région
Courchamps-Savigny-Gembois. C'est la fin de la pénible retraite de Belgique.
BATAILLE DE LA MARNE
Le 6 septembre au matin, l'ordre est arrivé de faire demi tour et d'attaquer les
Armées allemandes dont la situation paraît aventurée.
Comme une traînée de poudre, cette nouvelle se répand, redonnant des forces aux plus
fatigués, décuplant le courage de tous.
Le Régiment, animé d'une ardeur nouvelle, reprend la marche en avant.
C'est la bataille de la Marne. Le 6 au soir,il bivouaque dans la région Rupereux-Coffrain.
Le 7 la pression sur l'ennemi continue ; la ferme Chevrière est enlevée. La
retraite allemande s'accentue dans l'après- midi ; la poursuite s'accélère. Par
Pierreley et Véronge, le 34e atteint le Grand
Morin, il occupe Vendières le 8, mais en débouchant de ce village, le Régiment
est accueilli par un feu violent d'artillerie et d'infanterie. L'ennemi tente
de faire tête.
Le 2e Bataillon,puis le 1e, sont engagés successivement encadrés à
droite par le 249e à gauche par le 49e.
Le Régiment atteint en combattant la lisière Ouest du bois de Courmont, puis la
lisière Est. Une section de la 5e compagnie
(sous-lieutenant Lurine-Lugat) et une section de. mitrailleuses (lieutenant
Daugreilh) parviennent même à occuper le Château où ils se maintiennent malgré
tous les efforts de l'ennemi pour les déloger.
Pendant ces opérations, le 18e R. 1. a enlevé à droite du 34e
la petite ville de Marchais-en-Brie, ce qui permet à la 36e
D. 1. de reprendre sa marche en avant le 9 septembre.
Après son échec de la veille, l'ennemi retraite très rapidement, serré de près par
nos troupes. Le 11 septembre, le 34e traverse la Marne à Château-Thierry ; le
13 septembre, ïl passe l'Aisne à Maizy, se porte sur Beaurieux et s'engage dans
le bois du même nom où il retrouve le contact de l'ennemi.
Les Allemands sont installés sur le Chemin des Dames et font tête sur tout le
front.
BATAILLE DE L'AISNE
Le Régiment est au pied du Plateau de Craonne, véritable muraille tombant à pic
sur l'Aisne.
Le 13 septembre, le 2e Bataillon reçoit l'ordre de s'emparer du
Moulin de Vauclerc, mais l'ennemi se défend avec acharnement ; le 2e
Bataillon ne peut dépasser le bord du Plateau. Le 3e
Bataillon vient prolonger le 2e à droite ; une partie du 1e Bataillon le prolonge à gauche.
Les efforts combinés de tous ces éléments ne peuvent malgré d'héroïques sacrifices arriver à forcer l' ennemi. La ligne
française s'accroche à la crête Sud du Plateau de Vauclerc.
Pendant la nuit, le 1e Bataillon prend à son compte tout le
front du Régiment, tandis que les 2e et 3e se regroupent dans. le bois de Beaurieux.
Le 14 septembre, l'attaque recommence. Le 3e
Bataillon est engagé à la gauche du le sur lequel il
parvient à s'aligner avec beaucoup de difficultés. Cependant, dans la soirée,
la ligne entière a pu progresser ; une batterie d'artillerie est capturée dans
la région du Moulin. Mais, la ligne de faîte du Plateau, très énergiquement
défendue, ne peut être entamée.
C'est au prix des plus grands sacrifices que le Régiment a réussi à s'accrocher sur
les pentes Sud du plateau de Craonne entre Hurtebise et Craonnelle.
Le colonel Capdepont et son officier-adjoint, le capitaine Dubroca, sont grièvement
blessés.
Le 3e
Bataillon a perdu le même jour et successivement deux chefs de bataillon : le commandant
Roujou et le capitaine Pérez qui lui avait succédé.
>A citer:
Le sous-lieutenant André Lacaze qui, tout près du moulin de Vauclerc qu'il a atteint
dans un élan superbe est blessé d'une balle au bras, refuse de se faire panser
et est tué d'une balle au front sur la position qu'il a conquise.
Le sergent Lacrouzade, qui, chargé d'une reconnaissance, a su établir la liaison avec un Régiment voisin, à travers les
lignes ennemies.
Le capitaine Estrade, qui a obtenu la citation suivante à l' Ordre de l'Armée :
Est tombé glorieusement à la tête de la Compagnie qu'il commandait, au moment où, ayant enlevé une partie du Plateau de
Vauclerc il résistait à un retour offensif allemand fait par des troupes très
supérieures en nombre. Sur tout le front, l'ennemi a fait tête et a
arrêté l'avance des troupes françaises et anglaises ; une série de petits
combats locaux, ayant pour but d'améliorer les positions, va s'engager.
Dans le secteur du 34e, c'est le 2e
Bataillon qui, par une, attaque de nuit brusquée, essaie le 17 septembre de
s'emparer du Moulin de Vauclerc ; il n'y réussit pas et éprouve de grosses
pertes.
L'ennemi, de son côté, tente plusieurs attaques partielles qui sont toutes repoussées. A
signaler celles du 25-26 septembre, du 3 octobre, du 27 octobre, du 7 novembre.
Entre temps, le Régiment a été reconstitué à l'aide de renforts venus de
l'intérieur. Il est commandé par le lieutenant-colonel Olive,. Le ler
Bataillon est commandé par le commandant Guelhers. Le 2e
Bataillon est commandé par le commandant de Vulpillères. Le 3e
Bataillon est commandé par le commandant de la Guillonnière. La bataille de l'Aisne est
terminée : la période de stabilisation du front commence. Ainsi, depuis le 20 août 1914, le Régiment
s'est battu sans trêve ni repos ; il a retraité, repris l'offensive, pour venir
dans un dernier effort s'accrocher au Plateau de Craonne. En toute cette
période, les souffrances ont été terribles, les pertes ont été sanglantes, mais
le 34e à fait preuve des plus belles qualités
militaires qui sont d'un heureux présage pour les luttes à venir.